Je n’oublierais
jamais
la première fois
que je t’ai vue.
Dès
nos premiers
moments,
nous nous sommes
passés de mots,
parce que
tu parlais
toujours en moi,
évoquant des images,
que tu ficelais
D’intrigues.
Par
ta stature,
par
tes traits,
par
ces choses
Que
sans voix
tu disais,
comme si
sans effort
tu ouvrais
en moi
les portes
de l’éternité.
Tu m’as fait
un tel effet
que j’en mourrais
de honte.
Tu souriais
avec grâce
face à ma gêne.
Je ne pouvais
m’empêcher
de m’émerveiller
à ton sujet.
Comment
aurais-je pu
me contenir ?
Qui me blamera
d’avoir succombé
à toi ?
Seul celui
qui t’ignore,
Seule celle
qui te jalouse.
Eux seuls,
te manquent.
Eux seuls
ne te connaissent pas.
Je te vois
encore rire
de ma pauvre personne.
Même en ce sens
Ton rire
n’a jamais été
moqueur.
Mais celui
d’un coeur flatté
par ce
qu’il suscite
en autrui.
Tu riais
en me disant
que ton amour
n’était pas
possession
mais service.
Que ton coeur
était déjà
la demeure
de celui
dont
tu es l’autre.
Comme
je ne te comprenais pas.
Tu m’as dit
que tu lui
étais destinée.
C’était
un destin
de toute
éternité.
Tu étais
le cœur
dans lequel
il reposait.
Qu’il t’appelait
sa demeure.
Comme
je ne comprenais rien.
Lorsque
je t’ai demandé
son nom.
Pour le sortir
de l’ombre,
pour lui donner
un visage
que je pouvais
non seulement
nommer
mais aussi voir.
Tu m’as invité
à te regarder
Parce que
tout ton corps
renvoyait
à son nom.
Embarrassé,
je n’osais pas
lever la tête.
Tu as susurré
dans mon être.
Qu’il n’y avait
de nudité,
Que là où
seulement,
les yeux de l’esprit
s’assoupissaient.
Si
je te regardais
Je te verrais
comme
tu lui es promise.
Non comme
je te vois
charnellement.
Car
tu deviendrais
ma vue.
Que
sur ta peau,
sur tout ton corps,
Il y est représenté.
Qu’aucun de tes motifs
n’étaient superficiels,
encore moins superflus.
Je n’ai jamais
su quoi te dire.
Je t’ai regardée.
C’est alors que
pour la premiere fois
je t’ai vue.
J’en ai eu
les larmes aux yeux.
Mon coeur
s’est serré
de plaisir.
Il y avait
en sourdine
de la musique
tout autour
de nous.
Son rythme
me serrait
le coeur
comme
dans un étau,
j’étais dans
ta trance.
J’entendais
des pas de danse.
J’ai essayé
de te demander.
Tu as souris
cette fois,
en me disant
qu’elles sont aussi,
au service
de ton amour.
On les nomme
Apsaras.
Au moment
convenus,
elles viendront
vers moi
Par les airs
ou les eaux
dont elles sont
les esprits.
Comme
je ne pouvais
plus te suivre
sans te perdre
ou me perdre.
Tu m’as
dit alors
que tu es
Angkor Wat.
La demeure
du Dieu Vishnu.
* * *
Poème extrait de la collection de poèmes non encore publié “Remaining voices in the sandstone of Angkor Wat”